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J-4 avant les retrouvailles, et lancement du blog !

Sofija au Tango
Derniers cours de Tango pour Sofija à Bueno Aires, puis 24H de bus pour rallier Santiago du Chili. Derniers préparatifs pour Maxime, 3h de TGV, 4h d'attente à Roissy, et 15h de trajet (escales comprises) pour arriver à Santiago.
Nous devrions arriver en même temps, entre 13h et 14h mercredi.




Nous aurons 3 jours à Santiago pour finaliser le tout. La pression monte, quelques ajustements de dernière minute : vis et écrous de rechanges, chaussettes grises au lieu des chaussettes noires, et finalement le chat reste à la maison, plus de place dans les sacoches.

Je dois donc emmener tout ça...

On a hâte d'y être,

Max & Sofija

Arrivée à Santiago

Pour Maxime : La première partie du voyage s'est bien passée. Retard de 15 minutes pour le changement de train à Massy,  sans conséquences pour la suite.
Arrivée à Charles de Gaule 2, direction le CdgVAL pour rallier le Terminal 1.
Enregistrement des bagages, on m'informe que je les retrouverai directement à Santiago. Parfait.
Sofija part de Buenos Aires à 22h (heure française). Dans la foulée, je décolle à 23h, repas dans l'avion, sommeil découpé, et arrivée à Sao Paulo à 5h25 heure locale (10h25 à Paris).

S'en suit une longue attente, l'avion pour Santiago ne part qu'à 8h55. La seule crainte à ce moment, c'est d'imaginer les bagages n'arrivant pas en même temps que moi.
Départ à l'heure, voyage turbulent, et arrivée à l'heure. Passage à la douane, et récupération des bagages.
A la sortie de l'aéroport, une horde de chauffeur de taxi prend d'assaut les voyageurs. J'en prend un, payé dans l'aéroport.

Pour Sofija : 20h se voyage,  je me demande pourquoi je n'ai pas choisi l'avion (2h de voyage) pour 100€ de plus.
Le confort recherché en "cama" se résume en une douce odeur de gazole pendant 2h, à une climatisation en continu au dessus de ma tête, au chant des pneus situés juste en dessous de moi.
Finalement le passage de la frontière était le plus fun,  tous en rang d'oignons à déballer nos sacs, car au Chili, on ne rentre même pas avec une simple pomme dans son sac.
A première vue,  les chiliens sont autant gentils que les argentins.
La frontière chilienne 


Nous avons 30 minutes de trajet pour arriver à l'appartement qui se situe dans un immeuble sécurisé. Sofija arrive dans la foulée. On prend possession des lieux. La fin d'après midi consistera à aller à la "casa de cambio" (bureau de change, 1€ = 735 pesos), faire quelques emplettes pour manger le soir, et se faire peur en essayant de retirer l'équivalent de 200€ qui ne sortiront jamais du distributeur...
On découvre une partie de la ville : Maxime trouve que c'est sale, ça pue, c'est bruyant. Sofija trouve la ville calme par rapport à Buenos Aires.
Vue de l'appartement 




Le lendemain, gros programme. Passage au terminal de bus, achat du trajet Santiago- Puerto Montt à 40€ pour deux. Pour les vélos, pas de soucis, il faudra payer 5€ en plus au conducteur.
Ensuite, achat d'un réchaud. Premier essai à Sodimac, sorte de leroy Merlin local, ils vendent un réchaud, mais n'ont pas les cartouches de gaz compatible... Deuxième essai à Doite (le decathlon local,  en plus cher), dans un énorme centre commercial au nord-est de la ville. Ici, on ressent une plus forte influence occidentale, style "quartier des affaires" : plus de place pour les piétons,  plus de verdure, moins oppressant.

L' après midi nous partons en direction de la boutique Trek. Et là c'est le drame, pas sûr que les vélos soient compatibles avec les portes bagages que l'on a amené (ou inversement, tout dépend du point de vue). Le vendeur nous propose un porte bagage, en aluminium (aie !) pour 40€ (re-aïe !)
Nous décidons d'aller faire le tour des autres magasins du quartier,  ou nous trouvons principalement des marques locales.
Retour à la boutique Trek, on se dit que ça va le faire. On negocie un peu, le vendeur nous fera 10%, nous permettant donc d'acheter des accessoires. Retour à la maison et début de l'atelier bricolage.
On réussi à installer les portes bagages en forçant un peu sur les attaches, au passage Maxime flingue le pas de vis, plus qu'à visser en force, pas le droit à l'erreur.
Journée extenuante, la fin des préparatifs se fera vendredi matin.
"Alors,  si je force sur cette patte en acier... "

Reveil matinal, le quartier est toujours aussi bruyant. Maxime va retirer 200€ supplémentaires et acheter une carte SIM Entel (seul opérateur ayant du réseau sur la Carretera Austral). On commence à stresser...
Il est midi : direction le Terminal de bus, avec nos vélos et nos sacoches pour une longue attente.
30 minutes avant le départ, Sofija va se renseigner auprès du chauffeur.
Maxime reste sur le quai avec tous les bagages, pour le moment le plus long de sa vie... Pendant ce temps là, Sofija apprend que les vélos ne pourront pas être embarqués. S'en suit des longues négociations, Sofija passe de l'indignation, au mécontentement puis à la folie passagère : les bus sont blindés en ce premier jour de week-end,  nous prendrons donc le lendemain car il ne veut plus nous vendre les billets pour les départs du soir même ! Entre temps,  Sofija prend du recul,  et se souvient que nous nous trouvons en Amérique du Sud et que le voyage impose ce genre de désagréments auxquels il faut s adapter vite ! Il nous faut donc trouver un logement pour ce soir... Un ange passe... Stéphane, un français à vélo qui débarque du désert de l'Atacama. On le suit pour rejoindre une auberge internationale. Pas assez de place pour 3, on en trouve une autre.  Le temps de s'installer, on retrouve Stéphanie pour boire une bière.
Notre auberge est atypique : il s'agit de la maison d'Iris, qui n'est autre que la fille de Mr Andres Bello, dont on peut voir sa tête sur les billets de 20000 pesos chilien.



Nuit en dortoir,  petit déjeuner compris pour 8600 pesos par personne.
Sofija est contente, elle gagne une douche chaude. Maxime l'est moins, il passe après, sous une douche froide.
Notre bus est à 17h15 aujourd'hui, on espère que cela sera le bon !

Puerto Montt

Nous sommes bien arrivés à Puerto Montt !
Après avoir du payer 14000 pesos supplémentaires (environ 20€) pour nos velos et nos bagages, nous avons pu monter dans le bus.
Départ à l'heure sous une pluie battante, qui ne s'arrêtera pas.
Arrivée à 6h15 à la gare routière, il fait nuit,  il pleut et c'est dimanche.
Ravitaillement a la sortie du bus

On rencontre Allan, habitant l'île de Chiloe, avec qui on discute de la carretera (en anglais,  plus facile pour nous !) , car il l'a déjà fait à vélo et en stop. On prend donc quelques informations supplémentaires.
On décide de sortir de la gare vers 9h. Direction l'office du tourisme : fermé.  Le centre commercial : fermé...mais ouvre à 10h30.
Deux possibilités :
- soit on attend l'ouverture du supermarché, on fait les courses, et on part sous la pluie.
- soit on va se trouver une auberge de jeunesse et reporter le départ au lendemain, histoire de récupérer de la nuit de bus, et éviter un jour de pluie.
La deuxième hypothèse est retenue. On teste "la casa de Gladys" en premier. On pense arriver dans un truc qui propose des dortoirs,  on tombe finalement dans une chambre privée, pour 17000 pesos la nuit (23€).
On apprend qu'il doit faire "beau" à partir de demain, on retrouve le sourire. Le vrai départ se profile enfin !
La casa de Gladys 




Un vin "local" 

Puerto Montt - Chaitén


Lundi 18 Octobre : Enfin le grand départ. Mais avant, derniers ajustements : achat de nouvelles chaussures pour Sofija, et passage à la "casa de ciclista" pour y prendre 3 rayons de remplacement en cas de casse, qui nous seront offerts gracieusement.
C'est parti pour les 45 premiers kilomètres,  que du bonheur d'être enfin sur la route,sentir que l'on s'éloigne de la ville et du bruit.
Premier repas face à la mer,  on se prend notre "première" averse... On part s'abriter sous un abri-bus pour le reste du repas,  sous l'œil interrogateur d'un petit chilien.
1er repas sur la route


Pour rejoindre la caleta La Arena, nous avons le droit qu'à de l'asphalte, avec vue sur mer. Nous arrivons à 18h, bateau à 18h30 pour 30 minutes de traversée.
Une fois débarqué, on cherche un lieu où dormir. Par chance, Edouardo, vendeur de café sur le bord de la route, vient  à notre rencontre. Il nous propose de dormir dans un bus abandonné... Dans son jardin ! Cela tombe bien, le vent et la pluie seront présents toute la nuit.
Sofija aura également le droit aux courbatures qui l'embêteront pendant son sommeil.
Notre chambre pour la nuit

Vue sur l'embarcadère 

18h30, on embarque pour 30 minutes de traversée 

La chambre vue de l'interieur

Mardi 19 octobre : Au réveil, grand soleil.  On tarde un peu à décoller,  le départ se fait à 10h30 après avoir essayé de trouver Édouardo pour le remercier, en vain. 
Ce jour,  nous feront 55km pour rallier Hornopirén. Nous découvrons le ripio, une sorte de piste, avec plein de gros cailloux gênant notre avancée.
Les montées sont laborieuses (6 km/h de moyenne...).  On commence à transférer des affaires pour alléger le vélo de Sofija. 
Une pause s'impose, 1h30 en haut d'une côte, Sofija pique un somme. 
L'arrivée à Hornopirén se fait dans les temps, achat des billets pour le ferry du lendemain. 5500 pesos pour chaque vélo, départ 10h30 pour 5h de traversée. On trouve une zone de camping,  chez la gérante d'un restaurant pour 2500 pesos la nuit + douche froide (un peu plus de 3€). On plante la tente entre le toboggan des enfants et les buts de foot. Le repas se fait dans ce restaurant, pour 9100 pesos, on s'explose la panse avec un pavé de saumon local, et un bifteck... Sûrement pas local. 

Camping dans le jardin

On the road again




Mercredi 20 octobre : RDV sur le quai à 9h30, le bateau est déjà là. Les véhicules commencent à embarquer. Il fait beau depuis 3 jours, pas un nuage pour nous gêner. 



C'est parti pour une première traversée de 4h, le long d'un fjord. La vue est magnifique, montagnes enneigés, avec à leurs pieds, seulement quelques maisons qui semblent être habitées par des pêcheurs. 


Nous debarquons pour franchir les 10 km de piste nous séparant du prochain bateau. 
Le barman du premier ferry se transforme en taxi pour transporter les passagers à pied jusqu'au prochain ferry. 
Le fait qu'on ait des vélos semble les désorganiser. Nous devons démonter rapidement les roues avant, enlever les sacoches, et embarquer à bord d'un gros monospace. Tout le monde réussi à entrer, et nous voilà parti à 90km/h sur le ripio, emmené par le barman que Maxime surnommera San Sebastiàn Loebé pour ses capacités de pilote. Une fois arrivé à destination,  pas le temps de souffler, nous embarquons sur le prochain bateau,  pour une traversée d'environ 45 minutes. 
A bord,  nous découvrirons grâce à un chilien que la grosse plante que nous voyons partout se mange... Il nous propose de goûter : mélange d'acidité et d'amertume, Maxime ira jeter le morceau discrètement par dessus bord pour ne pas vexer notre donateur. 


Et oui, ça se mange ! (pas la dame, les grandes plantes derrière) 

Nous arrivons à Caleta Gonzalo, porte d'entrée du Parc Pumalín. 
Nous rencontrerons un gardien du parc qui  nous conseillera quelques sites à visiter. 
Nous finirons la journée par 14km de vélo pour rejoindre un camping. 
La solitude du camping 

La solitude du gars qui prépare à manger

Les zones de camping sont immenses et très bien aménagées, toilettes et douches (froides, pour le grand plaisir de Sofija) à disposition. 
Ici, plus d'ajoncs et ses odeurs de noix de coco mais une magnifique fleur que les colibris se font un plaisir de butiner. 
 forme idéale pour la "trompe" du colibri ! 
Le parcours est ponctué du chant d'un oiseau dont on ne connaît pas le nom. Il ressemble au rouge gorge de chez nous. Sofija se croit en pleine forêt amazonienne. 

Jeudi 21 Octobre : Nous nous levons à 8h. Direction une cascade de plusieurs mètres de haut, dont le sentier débute dans le camping. Le spectacle sera magnifique. 
Magnifique ! 

Euh... C'est solide ? 



Dans l'hémisphère sud, les couleurs de l'arc en ciel sont inversées... Il paraît 

Nous reprendrons la route vers 11h30 pour 16 km jusqu'au camping "El Volcàn" avec vue sur une multitude de monts enneigés et sur le volcan Chaiten, dont les fumés sortent encore du cratère. 
Nous y mangeons, et gros questionnement sur la suite de la journée. Il y a une balade de 3h pour aller voir le cratère, mais la prochaine zone de camping est ensuite à 26km... Sofija ne pense pas avoir assez de force pour boucler une journée aussi dense. 
Nous irons tout de même faire la balade jusqu'au cratère, par une raide montée de 2h. Les paysages aux alentours portent encore les stigmates de la dernière éruption de 2008. La descente se fera en courant. 



Sofija, avec ses Salomon aux pieds, se prendra pour Kilian Jornet. Maxime fermera la marche avec les 2 sacs et ses grosses chaussures de rando aux pieds. 
Arrivée à 18h30 au pied du volcan, soit nous dormons ici (en principe interdit), soit nous allons jusqu'à la plage de Santa Barbara (à 20km).
Nous choisirons la plage, le trajet se fera à vive allure sur une portion en travaux. La route est extrêmement poussiéreuse, et chaque passage de véhicule nous ajoute une n-ième couche de crasse sur la peau...

Ravitaillement dans une petite maison à quelques centaines de metres du point d'arrivée, puis installation sur cette magnifique plage de sable noire, avec vue sur le Morro Vilcún. Finalement, au bout de 4 jours,  les kilomètres sont font plus facilement. On s'installe rapidement avant le coucher du soleil, repas rapide. On ameliore notre organisation. Pour le froid, une bouteille remplie d'eau chaude nous sert de bouillotte. Il faudra bien dormir pour récupérer de cette journée. Autour de nous,  toujours autant de calme et de beauté... Nous en profitons à chaque instant ! 


Chaitén-La Junta

Vendredi 22 octobre : Départ tardif de la plage de Santa Barbara. Le ciel est menaçant, de gros nuages arrivent de la mer.
Santa Barbara et son sable noir
 Nous avons 12km à parcourir pour arriver jusqu'à Chaiten. Sur une belle route asphaltée, une longue descente à plus de 50kmh permet d'accéder à la ville. Direction le supermarché pour faire le plein de course, puis un foodtruck pour se restaurer. C'est d'ici que nous avons pu poster le dernier article. On y passe pas mal de temps, publication sur le blog et recharge des batteries.
Le food truck Natour.cl

On repart beaucoup plus tard que prévu. On se fixe tout de même l'objectif d'arriver à El Amarillo,  petit village où l'on peut y trouver des thermes !
On y arrive vers 17h30. Pour accéder au thermes, 5km de côte... Que nous ferons en pick-up !
Et heureusement car les thermes ferment à 18h et non à 19H comme on nous l'avait indiqué.
Le monsieur qui nous accueille repoussera l'heure de fermeture.
Le temps de se changer, et nous voilà dans une eau chauuuuude !  Pour le plus grand plaisir de Sofija.
Les thermes d'El Amarillo 

Une fois régénérés, 5km de descente direction le camping  du parc naturel... Fermé. Message sur un panneau comme quoi il est bien interdit de planter une tente. Nous ne prenons pas de risque et allons trouver un autre endroit. On finit par aller chez "Marcella" dans le village,  que nous déconseillerons, de par l'inhospitalité du pépé qui nous a "accueilli".

Samedi 23 octobre : On décolle tard, nous avons tout de même l'objectif de parcourir 60 kms !
Le décor est splendide,  nous sommes en train de longer le parc national Corcovado.


Mont Corcovado 

Nous apprécions chaque moment de ces premiers kilomètres. Sofija se rend compte que l'adaptation s'est faite malgré tout. Pas facile d'envisager aucun contact pendant quelques jours, pas de courses possibles et pas de  douches chaudes.
Après avoir parcouru plus de 30 km plutôt aisément, nous déchantons rapidement. La dureté du dénivelé à venir va encore tester nos muscles mais aussi notre moral, d'autant plus pour Sofija, finalement peut habituer à ces rudes efforts ! Nous nous retrouvons au milieu des camions et engins de chantier, à vouloir franchir un col à plus de 600m d'altitude.
Burka de chantier 

Nous nous motivons et tentons de continuer à notre rythme !
On arrivera vers 17h à Santa Lucia. Nous trouverons une gentille hôte qui nous proposera son joli jardin ainsi qu'une arrière cuisine et salle de bain pour nous tous seuls.
Elle nous racontera le jour de l'éruption du volcan (nous comprendrons pourquoi Chaitén, ville portuaire,  n'est plus aussi près de la mer : des énormes quantités de cendres ont été drainés par la rivière jusqu'à son embouchure, repoussant ainsi la mer à plusieurs centaines de mètres !), et Sofija nouera une amitié avec un veau orphelin.
Meuh


Samedi 24 Octobre : départ toujours aussi tardif, 10h45. On se fixe l'objectif de "La junta", à 68km. Les 30 premiers kilomètres se font rapidement.

Et comme la veille, un bon ripio vient faire chuter notre moyenne. La piste est en très mauvais état, on croirait essayer de faire du roller sur une plage de galets. Dans les moments les plus difficiles, les montées se font en poussant les vélos,  les descentes à 8 km/h pour épargner le matériel et éviter tout risque de chute.
Désespoir 


On mange toujours autant de poussière à chaque passage de véhicule.
A 15km de l'objectif, nous retrouvons une portion d'asphalte ! Bingo,  direction un magnifique camping, qui servira de lieu de fête en cette soirée électorale. Il est minuit : musique locale et rires tous plus gras les uns que les autres. Même Sofija ne peut pas rivaliser. Bonne Nuit !



Nous sommes à mi-chemin !

Nous sommes bien arrivés à Coyhaique, principale ville de la région (7000 habitants).
La connexion Wi-Fi n'est pas terrible, donc nous donnerons plus de nouvelles ultérieurement.
Tout se passe bien pour nous,  le froid et la pluie sont un peu plus présents.
Nous attaquons donc la deuxième moitié ce matin !

Maxime & Sofija

La Junta - Puerto Tranquilo

Lundi 24 Octobre :
5 heures de sommeil tout au plus, quelques pas de cumbia que Sofija  partagera avec le nouveau maire élu. C'est parti pour 45 kilomètres dont 15 km d'un ripio "facile", 3 heures ! Ce jour là nous avons la compagnie d'Antoine,  normand rencontré la veille au camping. Cela fait plus de 2 mois qu'il parcours l'Amérique du Sud sur son vélo. 
Nous découvrirons le parc Queulat et lac si calme montrant le reflet de la montagne. 
Sofija se croit en week end en arrivant sur puyahuapi. Il fait beau,  les gens du camping très gentils et on a le temps de faire lessives,  courses,  apero au soleil et même balade au bord de mer! Wahoo.
 Arrivée sur Puyuhuapi 


Mardi 25 octobre :
Après une nuit régénératrice,  on abandonne l'idée des thermes,  trop loin et trop chers... Il est 14h, on choisi d'avancer vers l'entrée principale du parc située à 20 kilomètres. Dommage, nous sommes bloqués au bout de 2 km, la route ouvre à 17h car il y a des dynamitages prévus sur le chemin pour agrandir la route. 3 heures d attente à puyuhuapi. Nous ne sommes plus très happy (haha). Un café pour Sofija, Maxime télécharge les courbes de niveaux pour le GPS. Et c'est reparti ! La route est defoncee par les allers et venues des engins de chantier. Nous ferons donc 20 kilomètres en cette fin de journée, en longeant un fjord. 

Nous arriverons au camping de la réserve Qeulat au pied du glacier Ventisquero. 
Glacier Ventisquero 


Mercredi 26 octobre:
Réveil matinal ! Mais pas pour faire du vélo. Nous grimpons jusqu'à un mirador pour observer le glacier et les cascades en découlant. La montée se fait à travers la forêt sur 6km de sentier ( 2h30 A/R)...qui ne vaudra pas vraiment le coup.
Passerelle pour rejoindre le sentier 
Vu depuis la passerelle

Une fois revenus, nous rencontrons Nathalie qui suit nos traces depuis 2 jours.  Elle a connu quelques déboires : son compagnon de voyage s'est fait rapatrié au bout de 7 jours à cause d'un problème de ménisque. Nous nous rendons comptes que nos petits tracas (petites douleurs, inconfort du camping, casse du matériel) nos sont rien quand on a la santé. 
Nous partons tard (12h40), les jambes de Sofija déjà fatiguées par l'ascension, pour 40km dont une bonne partie en chantier, et un nouveau col à 600m.
Une fois le col franchi,  changement de versant,  et surtout changement de température,  on passe des tee-shirts transpirant,  au trio manteau/gant/goutte au nez. 
C'est parti pour une longue descente caillouteuse que nous devallerons à fond les manettes, destination Piedra Del Gato qui s'avère être un pont et non une ville... Les désillusions de Sofija (douche chaude/apéro/camping) se font sentir, cela sera finalement crasse/eau chaude/matelas sur cailloux sur le bord de la route. Bonne nuit. 
Bivouac à 5m de la Ruta 7


Jeudi 27 octobre :
Réveil matinal à nouveau, mais cette fois pour faire du vélo. On décolle à 9h30 pour rejoindre Villa Amengual qui se trouve être un vrai village cette fois. 
Nous y mangeons dans un hôtel/resto a la façade orange pour 6000 pesos (8€) entrée/plat/dessert. 
Quelques courses et nous repartons en direction de Villa Manihuales. Nous nous arrêterons vers 17h et 60 km au niveau d'une intersection nous permettant de nous éloigner de la ruta 7 pour trouver un coin tranquille. 
Bivouac a 50m de la Ruta 7


Vendredi 28 octobre :
Nous continuons avec les bonnes habitudes,  départ  9h30 pour échapper aux nuages arrivant du nord. Nous descendrons jusqu'à 50km/h une longue vallée, observés par les vaches et les moutons élevés en quantité dans la régions. Nous rejoignons Villa Manihuales en 2h et essayons de trouver la casa de ciclista dont de nombreux blogs faisaient mentions. Nous suivons les indications, mais rien ne correspond une fois arrivés sur les lieux... 
Nous continuons notre chemin après s'être ravitaillés. 
Premières grosses pluies cet après-midi, sur 30km...

Il fait froid,  nous sommes déjà à plus de 60km ce jour. Après une courte pause à  tergiverser (plantage de tente au milieu de rien ? Courte pause ?), la pluie s'arrête et nous continuons notre chemin vers le premier camping que l'on repère à 15 km sur le GPS. Nous ferons finalement 10km pour rencontrer par hasard une famille tenant un ranch-camping. 
Après avoir mis les vélos et Maxime  dans la benne du pick-up, Sofija ira au chaud à l'intérieur, et nous ferons 6km de ripio, en pensant déjà au retour le lendemain. 
Nous voici dans le Chili authentique : installation dans une pièce de 200m2, repas avec la famille (Sofija aura droit au cœur de la vache dans son assiette), cidre local, et maté pour Maxime. 
S'en suit une démonstration de regroupement des moutons grâce aux chiens (et au petit-fils).

Nous dormirons donc sur canapé lit, autant dire suite de rêve comparé à notre quotidien chilien.
Notre maison 
Vue de l'intérieur 


Samedi 29 octobre :
Départ 10h. Nous sommes poussés par le vent sur 50 km pour arriver jusqu'à Coyhaique. Nous longeons le Rio Simpson,  nous perdons moutons et vaches au bord du chemin et la veste de pluie de Maxime. Nous arriverons en ville,  les nuages nous menaçant. Nous nous dirigeons vers un office du tourisme sur la place principale qui n'a aucune information à nous donner, mis à part que le camping municipal est dangereux... Nous revoyons Stéphane (Santiago) dans un autre office du tourisme. Il a perdu ses vêtements, restés dans la laverie fermée pendant 3 jours. Il est installé dans le camping juste avant la ville (4000 pesos,  abris pour les tentes, électricité, eau chaude), nous irons dans celui à l'ouest de la ville, à proximité (50m en contre bas, 5000 pesos, WiFi, eau chaude, propreté des sanitaires, électricité, mais des chiens et chats un peu collants qui subiront quelques prises de kung-fu pour être maintenus à distance).
Coyhaique, vue d'en haut


Dimanche 30 octobre :
Départ matinal,  encore une fois. Nous retirons un peu d'argent, cherchons des recharges de gaz, que nous ne trouverons jamais (Sodimac, Unimarc, stations-service...). 
Aujourd'hui, nous passerons la journée vent dans le dos,  sur des grandes plaines,  peu d'arbres, peu d'animaux, le paysage à vraiment changé. Les longues descentes et le vents nous permettront d'avancer vite  le compteur affichera 70km/h dans une descente ! 
Nous finirons notre journée, à 700m d'altitude,  en plein vent, dans le froid,  les nuages au dessus de la tête. Direction les sacs de couchage à 17h, nous n'en sortirons plus aujourd'hui.
A fond sur l'autoroute ! 


Lundi 31 octobre :

Midi : nous sommes toujours dans nos sacs de couchage. La tente est secouée sous le vent puissant,  la neige recouvre le mont face à nous, la tempête australe s'abat sur nous. Après la pluie, un peu de grêle, c'est la neige qui vient s'abattre sur nous !

Elle tiendra sur les hauteurs, mais pas à notre niveau. 
Nous finirons par partir à 14h, le soleil étant de retour. Nous montons à plus de 1000m d'altitude, les paysages sont encore plus beaux que les autres jours. Nous redescendons par une longue descente, les panneaux parlent d'eux même...
Nous avons droit à un fort vent de face, pour la première fois du trajet. Nouveau col à gravir, sur plusieurs kilomètres, 1100m d'altitude. Cela commence à tirer dur pour Sofija, plusieurs pauses,  on roule en file indienne pour protéger Sofija du vent au maximum. 
Autour de nous, la neige, on s'arrête faire quelques photos.

300m plus loin, quelques voitures arrêtées au bord de la route... On comprendra vite pourquoi ! Sur le bord de la route, des "Huemules" sorte de cerf local, espèce protégée comme l'indique plusieurs panneau le long de la route. Quelques photos,  ils ne sont pas effrayés par les nombreuses personnes présentes et déambulent à 10 mètres de nous.
Los huemules

Lorsque l'on remonte en selle, il nous reste 16km... De descente ! Il nous faudra perdre 700m de dénivelé pour rallier Villa Cerro Castillo, petit village tenant son nom du massif le surplombant.
Direction Cerro Castillo 

La descente est jouissive,  de longue courbes, une pente importante, sur une route asphaltée.
C'est parti pour 16km de descente ! 

Une fois arrivé au village (doigts et orteils gelés par le vent), direction le camping (celui longeant la Ruta 7, 4000 pesos par personne, douche "binaire"- 20 secondes d'eau gelée puis 20 d'eau bouillante- possibilité de faire du feu, et coin cuisine abrité).

Mardi 1er Novembre :
Jour férié ! Nous comptions sur cette ville pour se recharger en gaz,  nous n'en trouverons pas, un seul magasin étant ouvert. On prend tout de même 20 petits pains, nous avons 120km à faire avant la prochaine ville. 
On décolle tard, vers midi. On commence par une longue montée, du ripio bien caillouteux, le vent souffle très très fort, face à nous.  Nous sommes obligés de poser pied à terre plusieurs fois à cause du vent et de la pente. 1h et 5km plus tard, on se dit qu'il reste 115km comme ça... Les calculs fait rapidement, si le vent se maintient, on mettra 5 jours pour arriver à la prochaine ville. On fait du stop une première fois, personne.
Sofija est très fatiguée,
nous ferons une deuxième fois du stop, au bout de 12 km de lutte contre le vent. Un pick up s'arrête, et c'est parti pour 120km en compagnie de Jacob, qui nous déposera à Puerto Tranquilo. Il comprendra vite que Sofija est amoureuse de la nature, il nous parlera de l'émission "La tierra en que vivimos".
Les "vendeurs d'excursions" au bord du lac, Puerto Tranquilo 

Direction le camping "Bellavista" (5000 pesos par personne, douche chaude , pièce commune avec évier,  cheminée, canapés, sanitaires propres,  Wi-Fi et électricité -quand il n'y a pas de vent- dommage pour nous !). 
On s'y réchauffe au coin du feu, et direction la tente pour récupérer de tout ça.