Lundi 7 Novembre :
Nous partons de Cochrane accompagné d un grand soleil. Le chemin de ces premiers kilomètres est sillonne de sapins, nous avons aime ce point de vue de Cochrane par rapport à notre arrivée la veille.
Quelques kilomètres seulement ont passé et on se rend compte de la perte d un pantalon de pluie. Pendant que Maxime tente de le retrouver, Sofija profite d un beau point de vue sur un lac.
Durant cette journée, nous surplomberons assez longuement une vallée ornées de monts enneigés.
Nous aurons la chance d'assister à l'envol juste devant nos yeux de ce qui nous semble être des aigles.
Il y aura ensuite un passage très sinueux et étroit entouré de sapins. Une de nos plus belle heures de vélo !
Malgré les quelques 50 kilomètres parcourus Sofija se sent en forme, la fin du chemin pour atteindre un camping est plus dure, mais c'est le cas à chaque fois.
Le cadre de notre camping est tout simplement superbe et enchanteur. Nelson nous recoit en nous proposant tout de suite l hospitalité d une petite maison (3000 pesos par personne, lit ultra-confort, poêle pour se réchauffer, canapé, salle de bain -douche froide-), il annonce la pluie dans la nuit donc autant être au chaud ! Cette maison en bois typique rien que pour nous a des airs de chalets montagnards. Plantée a 10 mètres du Rio Baker et au pied du parc San Rafael, on rêve toute la soirée...
Mardi 8 novembre :
Ce matin, nous sommes ravis de revoir le soleil et d'imaginer une nouvelle journée aux températures plus agréables. Nous connaissons notre fin de parcours théorique, établi en fonction des refuges disponibles en fin de parcours : nous devrions arriver dimanche à Villa O'Higgins. Le bateau étant mercredi matin, cela nous laisse de la marge en cas de pluie.
La petite maison dans la prairie nous retient et nous passons encore un moment avec Nelson dans cet endroit si accueillant, on l'observe confectionnant des pains maisons, pendant que la C.B crache quelques mots incompréhensibles pour nous. C'est le seul moyen de communication dans cet endroit éloigné de tout.
Il est déjà 11h30, on reprend les vélo. Nous ne savons pas encore très bien combien de kilomètres nous ferons, mais nous prenons la direction de Tortel, célèbre pour ses "marches de marbres". Ce village n'étant pas le long de la carretera, il nous faudra faire un détour de 20km.
Le chemin est moins difficile et a des allures de canal d'Ille et Rance. Certains passages sur des ponts montrent un filet d'eau par rapport à ce que devait être avant cette rivière. Nelson nous avait dit le matin même qu'à cette époque, il n'y avait plus autant de neige que les années précédentes.
La fin de nos 35 km, passés sur une route agréable, avec peu de voiture, nous replonge dans le parc Pumalin. Les nuages menaçants, nous préférons nous arrêter au bord de la route, cachés par quelques arbres
Mercredi 9 novembre :
En route pour Caleta Tortel. Trente kilomètres, ça monte, ça redescend, encore et encore.
On passe les 1000 km ! |
Nous arrivons enfin, direction l'office de tourisme. Après avoir récupéré l'adresse d'un logement, nous demandons ce qu'il y a de plus intéressant à voir dans ce village, car nous avons peu de temps.
Surprise, la personne à l'accueil nous dit : "toute la ville ! La particularité du village est qu'il n'a pas de rues, ce ne sont que des passerelles en bois". Prise de conscience rapide, il n'y a pas de "marche de marbres". Du coup, nous sommes content d'avoir les clés d'une chambre placée en amont des marches en bois !
1h de soleil pour cette journée, nous en profiterons pour nous balader dans la ville. Nous croiserons également 2 australiens qui font le trajet dans le sens sud-nord, dont un qui va en Alaska... Nous ne sommes pas les seuls zinzins ici.
Jeudi 10 novembre :
Sofija ne veut pas refaire le retour sur le ripio. Nous avons 40km à faire pour prendre le bateau à Puerto Yungay, qui part à 15h.
Plusieurs possibilités : bateau (prix ? Où ?), bus (peut prendre les vélos ?), pick-up (si on a la chance que l'un des 3 pick-up du village quitte le village ce matin).
Plan galère, il est 11h, on reprend finalement la route à vélo, en se disant qu'on prendra le ferry le lendemain.
Le retour est plus facile que prévu, vent dans le dos, pas de pluie... 1h20 plus tard, les 22 km sont fait ! On va peut-être pouvoir attraper le ferry.
Il nous reste 18km selon le panneau. On croise 2 autres australiens qui nous annoncent notre supplice : 6km d'ascension,puis 4 de montées/descentes. Les paysages sont encore differents, beaucoup de verdure, falaise à notre droite, rivière au fond d'un ravin sur notre gauche. Un des paysages qui nous marquera.
Nous arrivons à Puerto Yungay au bout de 20km, et non 18km comme annoncé, à 14h55. Cool. Mais le ferry a du retard, il part dans une heure. Nous nous posons au seul endroit possible : petite maisonnette qui fait bar-epicerie.
Nous rencontrons une nouvelle fois 2 australiens, un qui vient du Canada, l'autre de Santiago.
La traversée se fait en 40 minutes, et c'est gratuit.
On débarque à 17h, et c'est reparti pour 7km pour trouver un endroit où dormir. Bingo, on trouve un refuge. L'endroit est dégueulasse... Une poule a utilisé l'endroit comme WC, les anciens occupant ont laissé des détritus partout... Un coup de ménage, on "plante" la tente dans le refuge, sur un matelas qui traînait ici. Le luxe. Un homme passe nous voir, il habite la ferme juste à côté.. Et il nous apprend que ce n'est pas un refuge, mais une maison sur son terrain... Il accepte qu'on y dorme, et apparemment, sans rien payer. Nous irons acheter des œufs dans sa ferme, endroit un peu glauque, toute la famille est dans la maison, et nous regarde d'un air bizarre... On se croirait dans un film d'horreur, perdus au milieu de nulle part.
Nuit difficile, plein de bruits bizarres, la famille nous fait peur... On réussit à s'endormir tout de même.
Vendredi 11 Novembre :
Il a plus un bonne partie de la nuit, et ça continue le matin. Dommage, on avait envie de partir rapidement de cet endroit, le poêle nous incitera à y rester tant qu'il pleut.
Départ tardif, on aimerait se rendre au refuge indiqué sur le blog des coqs en selle, situé à 39 km. On ne s'en doutait pas, mais on souffrira durant cette journée. Ça grimpe beaucoup, ça redescend, pour remonter.
Une fois arrivé au bout des 39 km, recherche du refuge... Que nous ne trouverons pas, malgré être revenu sur nos pas, puis reparti devant. Nous sommes entre la lagune sur notre gauche, et les falaises sur notre droite, tout est humide, il est 19h, et pas d'endroit où dormir. Nous ferons 10 km pour trouver un endroit moins humide, plat, et abrité du vent. Ne rêvons pas, nous avons le droit à la pluie, et aux bouses de vaches placées telles des mines autour de la tente.
Samedi 12 novembre :
On part sous une fine pluie, les affaires sont pliées rapidement. Le vent est toujours avec nous, c'est plat. 10 km plus loin, on trouve... Un refuge. C'était celui dans lequel nous aurions du dormir ce soir. Tant pis, on y mange, un petit feu pour se réchauffer, on laisse passer 2-3 averses, et c'est reparti, direction villa O'Higgins à 30 km, pour y arriver un jour plus tôt finalement.
Rien de fantastique, on suit la lagune. Puis à 13 km de l'arrivée, on a une vue magnifique sur le lago Cisnes, et sur la route en contrebas qui longe le lac.
Une fois sur cette route, nous affrontons un vent latéral d'une force inouïe, c'est la galère pour avancer. 4 km. Des arbres nous offrent un abri sur quelques mètres, à plusieurs reprises. On ressent la fatigue accumulée depuis plus de 3 semaines. Sofija finira la journée en pick-up, les chèvres laissant un souvenir fécal sur le guidon, ainsi que sur la gourde.
Villa O'Higgins, enfin. 1240 km officiels, 1182 km au compteur.
Direction l'hôtel "Le Mosco" (6000 pesos le camping, 9000 le dortoir, salon et cuisine commune, frigo, gaz, internet, eau chaude. Le luxe). Nous choisirons le dortoir. Les australiens rencontrés à Puerto Yungay sont là, 2 français à vélo également, et des gens qui font la route en stop. Le bateau qui devait partir ce matin a été annulé, expliquant la présence de tout ce petit monde.
Que de péripéties!! Mais dans tout ça... on est sans nouvelles du pantalon de pluie? Maxime l'a t-il retrouvé?
RépondreSupprimer